Bien-être auditif audioprothésiste : ces mots peuvent sembler techniques, presque froids… mais ils touchent pourtant à quelque chose de profondément humain. Entendre. Être connecté au monde, à nos proches, aux sons de la vie. Ce lien, souvent discret, peut s’effilocher sans qu’on ne s’en rende compte – jusqu’au moment où une voix familière devient un murmure, ou qu’un repas en famille vire à la confusion.
Alors, comment retrouver un bien-être auditif réel, concret ? J’ai discuté avec plusieurs audioprothésistes dont un dans le sud, c'est le Laboratoire Bizeau, et leurs conseils convergent vers 5 solutions essentielles. Pas des trucs magiques, non. Juste des pistes concrètes, parfois évidentes… mais qu’on oublie facilement (ou qu’on repousse à "plus tard").
1. Ne pas attendre que les signes deviennent trop visibles
Cela peut paraître... banal, mais le plus grand frein au bien-être auditif, c’est souvent le dénial (oui, ce mot anglais colle parfaitement ici). On minimise. On s’habitue à mal entendre. Pourtant, à bien y réfléchir, ce glissement lent crée beaucoup plus de stress qu’on ne l’imagine.
Un audioprothésiste me confiait récemment : "Les gens viennent nous voir quand ils n’entendent presque plus… alors qu’ils auraient pu éviter tout ça." D’ailleurs, le cerveau compense longtemps. Mais il se fatigue. Et on finit par décrocher dans les conversations – même celles qu’on voudrait écouter.
Le bon réflexe ? Faire un test auditif dès les premiers doutes. Même s’ils semblent flous.
2. Adopter une hygiène auditive quotidienne
Cela peut sembler évident. Et pourtant. Se laver les oreilles, oui, mais pas n’importe comment. La cire, par exemple, n’est pas une ennemie. Elle protège. Le danger, c’est plutôt l’excès (ou le coton-tige mal utilisé). Là encore, les audioprothésistes le répètent : l’auto-nettoyage mal fait abîme plus qu’il ne soigne.
Petit rappel simple : utilisez un spray auriculaire doux, une à deux fois par semaine (pas tous les jours). Et évitez les objets pointus, même si c’est tentant.
Cela dit, cette hygiène ne concerne pas que le nettoyage. Elle inclut aussi des habitudes auditives saines : éviter les écouteurs à volume trop élevé, faire des pauses sonores, et ne pas dormir avec de la musique dans les oreilles (en y repensant, beaucoup le font sans mesurer les effets à long terme).
3. Choisir des appareils auditifs bien adaptés (et les porter vraiment)
Les appareils auditifs, c’est un sujet… délicat. Beaucoup hésitent, souvent à cause de la peur d’être "vu comme vieux". Mais le regard a changé. Il suffit de voir les nouvelles générations d’appareils, presque invisibles, connectés, discrets – parfois même stylés, soyons honnêtes.
Mais attention : ce n’est pas une question de gadget. Il faut un appareil adapté à VOTRE audition. Et là, seul un audioprothésiste peut faire le bon réglage. Parce que le son doit être naturel, confortable. Ni trop fort, ni trop faible. Un mauvais réglage, et c’est la frustration assurée (et souvent l’abandon de l’appareil).
À noter, et c’est souvent oublié : il faut un temps d’adaptation. Le cerveau redécouvre des sons oubliés, il lui faut un moment pour les "accepter". Un peu comme réapprendre à écouter.
4. Préserver ses capacités auditives dans les environnements bruyants
Qui n’a jamais quitté un concert avec cette sensation de coton dans les oreilles ? Ce bourdonnement persistant ? C’est le signal d’alerte. L’exposition à des bruits forts, répétés, laisse des traces. Parfois invisibles au début, mais irréversibles.
L’audioprothésiste que j’ai rencontré m’a parlé d’un musicien professionnel, 38 ans, avec une audition altérée comme celle d’un senior de 70 ans. Les protections auditives, il les portait "de temps en temps". Trop tard.
Le bien-être auditif, c’est aussi anticiper. Des bouchons auditifs filtrants existent pour les concerts, les environnements industriels ou même… les soirées un peu trop bruyantes. Cela paraît contraignant au début. Mais en y repensant, entendre toute sa vie vaut bien un petit geste.
5. Créer des environnements auditivement confortables à la maison
Une solution plus douce, mais pas moins importante : repenser son quotidien sonore. Le bien-être auditif, ce n’est pas juste éviter le bruit. C’est aussi créer des espaces d’écoute agréables.
Quelques idées simples :
Éviter les pièces avec trop d’écho (les tapis, rideaux épais et coussins absorbent les sons parasites).
Réduire les bruits de fond inutiles (la télé allumée sans raison, par exemple…).
Utiliser un fond sonore doux (bruits naturels, musique lente) pour se relaxer en fin de journée.
Parfois, une légère réorganisation suffit à retrouver un plaisir d’écoute que l’on pensait perdu.
En conclusion… ou presque
Le bien-être auditif, c’est un peu comme une forme de confort invisible. Quand tout va bien, on n’y pense pas. Mais quand ça commence à dérailler, tout devient flou, fatigant, distant. Le rôle de l’audioprothésiste, c’est justement d’accompagner dans cette reconquête de l’écoute – pas de manière technocratique, mais humaine, patiente.
En y repensant, je crois que la clé se résume ainsi : ne pas attendre que l’audition devienne un problème pour en faire une priorité.
Ah, et une dernière chose… parfois, il suffit d’en parler autour de soi pour réaliser qu’on n’est pas seul à entendre "moins bien qu’avant".