Quand j'étais enceinte de mon premier enfant, j'ai passé des heures dans les boutiques à regarder des petits bodies adorables, des pyjamas avec des oreilles de lapin, des robes minuscules que je trouvais tellement mignonnes. J'ai acheté beaucoup trop de choses. Des trucs complètement inutiles, si je dois être honnête. Dont une combinaison pilote pour bébé que je n'ai mise qu'une seule fois parce que c'était trop compliqué à enfiler avec un nouveau-né qui gigote. Maintenant, trois enfants plus tard, ma vision des vêtements bébé a radicalement changé. Et si je pouvais donner quelques conseils à la future maman que j'étais, ce serait tout ce qui suit.
La réalité des premiers mois (celle qu’on ne vous dit pas)
Les bébés salissent tout. Je veux dire, vraiment tout. Entre les régurgitations, les fuites de couches, les petits accidents pendant le change... on peut facilement changer un nouveau-né trois à quatre fois par jour. Parfois plus. J'ai mis du temps à comprendre que la quantité de vêtements était bien plus importante que leur beauté.
Mon fils aîné a porté pendant ses deux premiers mois essentiellement des bodies et des pyjamas. Rien d'autre. Parce que franchement, habiller un bébé qui ne tient pas encore sa tête avec un jean et une chemise, c'est juste de la torture pour tout le monde. Pour lui comme pour vous.
Et puis il y a cette chose bizarre qui arrive : les bébés grandissent vite. Tellement vite. Ces adorables petites tenues en taille naissance que vous avez achetées ? Il y a de fortes chances qu'elles ne servent que quelques semaines, voire pas du tout si votre bébé naît avec un bon poids. Ma fille cadette pesait 4,2 kg à la naissance, elle n'a jamais porté la moindre pièce en taille naissance.
Les matières qui comptent vraiment
Le coton, d'abord. C'est LA matière indispensable pour les vêtements bébé. Doux, respirant, hypoallergénique... le coton offre tout ce dont la peau fragile d'un nouveau-né a besoin. J'ai fait l'erreur une fois d'acheter des bodies avec du synthétique pour l'été, pensant que ce serait plus facile à entretenir. Résultat : mon fils transpirait énormément et avait des petits boutons de chaleur partout.
Le coton bio, si possible. Parce que les bébés ont une peau tellement perméable que les résidus de pesticides et de produits chimiques peuvent facilement passer. Je ne dis pas qu'il faut tout acheter en bio, ce serait mentir que de prétendre que c'est accessible à tous les budgets, mais au moins pour les bodies qui sont directement contre la peau, ça vaut le coup d'y réfléchir.
Le velours pour l'hiver. Chaud, confortable, facile à laver... j'ai adoré les pyjamas en velours pour mes trois enfants. Attention par contre à bien vérifier qu'il ne s'agit pas de velours synthétique, qui fait transpirer.
La laine mérinos, même si elle coûte plus cher, c'est un investissement qui en vaut la peine pour les vêtements d'extérieur. Elle régule naturellement la température corporelle, ne gratte pas, et reste douce même après de nombreux lavages. J'ai un gilet en laine mérinos qui a servi pour mes trois enfants et qui est encore impeccable.
L’essentiel de la garde-robe (le vrai, pas celui des magazines)
Pour la naissance et les trois premiers mois, voilà ce qui m'a vraiment servi :
Au moins sept à huit bodies. Manches courtes en été, manches longues en hiver. Certains vous diront qu'il en faut plus, moi je trouve que si on fait des lessives régulières, ça suffit largement. Et franchement, avec un nouveau-né, on fait des lessives tous les jours de toute façon.
Six pyjamas minimum. Les premiers mois, c'est vraiment le vêtement le plus pratique. Facile à enfiler, confortable pour le bébé, pratique pour les changes de nuit... J'ai appris à privilégier ceux avec des pressions devant plutôt que dans le dos. Parce qu'allonger un bébé sur le ventre juste pour l'habiller quand il ne tient pas encore sa tête, c'est compliqué.
Des gilets ou cardigans. Trois ou quatre suffisent. Parce qu'on ne maîtrise jamais vraiment la température dans une pièce, et qu'il est beaucoup plus simple d'ajouter ou de retirer une couche de vêtement que de changer entièrement le bébé.
Deux ou trois bonnets. Même en été, les nouveau-nés ont besoin de protéger leur tête les premières semaines. En hiver, c'est encore plus crucial. J'ai appris à mes dépens qu'un bébé qui a froid à la tête dort mal.
Des chaussettes ou chaussons, et là, n'hésitez pas à en acheter en quantité. Parce qu'on les perd. Tout le temps. Je ne sais même pas comment c'est possible, mais les chaussettes de bébé disparaissent mystérieusement comme les chaussettes d'adulte dans la machine à laver, mais en pire.
Une combinaison chaude pour l'hiver si votre bébé naît pendant la saison froide. Pas vingt, une seule suffit. Pour les sorties, pour les promenades... c'est pratique et ça tient vraiment chaud. Après, il faut choisir quelque chose de facile à enfiler parce que habiller un bébé qui ne coopère pas avec une combi compliquée, c'est épuisant.
Les tailles : arrêtons de nous mentir
La taille naissance, on l'a vu, c'est souvent inutile. À moins de savoir que votre bébé va être petit, partez directement sur du 1 mois. Vous pourrez toujours retrousser les manches et les jambes les premiers jours.
Et puis il y a cette chose frustrante : les tailles ne sont pas standardisées. Un 3 mois chez une marque correspondra à un 1 mois chez une autre. C'est aberrant mais c'est comme ça. J'ai arrêté de me fier uniquement à l'âge indiqué et je regarde maintenant les mensurations en centimètres. Ça évite les mauvaises surprises.
Mon conseil : achetez peu dans chaque taille et rachetez au fur et à mesure. Parce que devinez quoi ? On ne peut pas prévoir la vitesse à laquelle un bébé va grandir. Mon deuxième fils a fait une poussée de croissance incroyable entre 2 et 4 mois, il est passé direct du 3 mois au 6 mois. Tous les vêtements en 3 mois que j'avais achetés en prévision ne lui ont servi que trois semaines.
Ce qu’on peut éviter d’acheter (vraiment)
Les tenues compliquées pour les premiers mois. Vous savez, ces ensembles avec des boutons dans le dos, des fermetures éclair fragiles, des matières qui se froissent au moindre mouvement... laissez tomber. Votre bébé s'en fiche complètement d'être élégant, et vous allez juste vous rajouter du stress.
Les chaussures avant qu'il ne marche. Un bébé qui ne marche pas n'a pas besoin de chaussures. Des chaussons souples ou des chaussettes antidérapantes suffisent largement. J'ai acheté des petites baskets adorables pour mon premier enfant à 6 mois. Il ne les a jamais portées parce qu'elles lui faisaient mal et qu'il ne marchait même pas.
Les bandeau et autres accessoires pour les filles. Regardez, je sais que c'est mignon. Mais franchement, mettre un bandeau sur la tête d'un bébé qui ne bouge pas encore, passe encore. Dès qu'il commence à bouger, c'est fini. Le bandeau finit systématiquement dans la bouche, par terre, ou on le perd. J'ai dû en acheter une quinzaine avant de comprendre que ma fille s'en fichait complètement.
Les bodys avec des messages "drôles". Bon, ça c'est personnel, mais "L'amour de ma vie" ou "Futur footballeur" sur le ventre d'un nouveau-né, j'ai jamais compris l'intérêt. En plus, ça se démode très vite ce genre de choses.
L’entretien des vêtements : les vraies astuces
Laver avant la première utilisation. Toujours. Même les vêtements neufs contiennent des résidus de fabrication, des colorants, parfois des produits chimiques. Un lavage avant permet d'éliminer une bonne partie de ces substances et d'adoucir le tissu.
Utiliser une lessive douce, spéciale bébé ou hypoallergénique. Pas besoin d'assouplissant, qui peut irriter la peau sensible des tout-petits. J'ai mis du temps à comprendre que les problèmes de peau de mon fils aîné venaient en partie de ma lessive trop agressive.
Laver à 40 degrés pour les vêtements du quotidien, c'est largement suffisant. Par contre, pour les bodies et les pyjamas qui ont subi des accidents majeurs, je monte à 60 degrés. Ça désinfecte mieux.
Séparer le linge du bébé du reste de la famille les premiers mois, si possible. Ou au moins utiliser la même lessive douce pour tout le monde. Parce qu'un bébé qui est dans les bras toute la journée est forcément en contact avec vos vêtements aussi.
Faire sécher à l'air libre plutôt qu'au sèche-linge quand c'est possible. Le coton rétrécit au séchage, et franchement, les vêtements de bébé sèchent tellement vite qu'un passage au sèche-linge n'est souvent pas nécessaire.
La question du budget (soyons réalistes)
On peut habiller un bébé sans se ruiner. Vraiment. Les vide-greniers, les boutiques de seconde main, les dons entre parents... il existe plein de solutions pour trouver des vêtements de qualité à petits prix. Un bébé porte ses habits tellement peu longtemps qu'on trouve souvent des pièces en excellent état.
Après, il y a des postes où ça vaut le coup d'investir un peu plus. Les bodies de bonne qualité qui ne se déforment pas au lavage, les pyjamas en velours épais qui durent tout l'hiver, les vêtements d'extérieur qui protègent vraiment du froid... Là, je préfère mettre quelques euros de plus et avoir quelque chose de fiable.
Et puis il y a le piège des promotions. "Trois bodys pour le prix de deux", ça paraît tentant. Mais est-ce que vous avez vraiment besoin de ces trois bodys supplémentaires ? Est-ce que ce sont les bonnes tailles ? Parce qu'acheter en promo des vêtements que votre bébé ne portera jamais, ce n'est pas une économie, c'est du gaspillage.
Selon les saisons : adapter la garde-robe
Un bébé d'été n'a clairement pas les mêmes besoins qu'un bébé d'hiver. Mon premier fils est né en août, ma fille en février... j'ai vite compris les différences.
Pour un bébé né en été, privilégiez les bodies manches courtes, les barboteuses légères, les matières respirantes. Un ou deux gilets légers pour les soirées fraîches ou les endroits climatisés. Et surtout, des chapeaux pour protéger du soleil. Les nouveau-nés ne doivent jamais être exposés directement au soleil, mais un chapeau reste indispensable pour les sorties.
Pour un bébé né en hiver, misez sur les épaisseurs. Body manches longues, pyjama en velours, gilet chaud... le principe des couches superposées fonctionne très bien. Ça permet d'ajuster facilement en fonction de la température de la pièce. Bonnet, moufles, et une bonne combinaison pour les sorties, c'est l'essentiel.
Les erreurs que j’ai faites (pour que vous les évitiez)
Acheter trop en avance. J'ai acheté des vêtements jusqu'à 12 mois pendant ma grossesse. Sauf que les goûts changent, les saisons ne correspondent pas toujours, et finalement la moitié n'a jamais servi. Maintenant, j'achète une saison à la fois, maximum.
Ne pas tenir compte de la morphologie de mon bébé. Mon deuxième fils était très costaud, il avait besoin de vêtements plus larges. Ma fille était longiligne, elle avait besoin de tailles au-dessus pour la longueur mais qui baillaient en largeur. J'aurais dû adapter plus vite au lieu de m'obstiner avec des vêtements qui n'étaient pas confortables pour eux.
Privilégier l'esthétique au pratique. Cette magnifique robe avec plein de boutons dans le dos pour ma fille ? Elle l'a portée deux fois parce que j'en avais marre de galérer à l'habiller. Maintenant, je regarde d'abord si c'est pratique, et ensuite si c'est joli.
Négliger les vêtements de nuit. J'ai mis du temps à comprendre que la qualité du pyjama influençait le sommeil de mes enfants. Un pyjama trop serré, trop chaud, ou avec des coutures qui grattent, et voilà un bébé qui dort mal. Alors que des pyjamas confortables, bien adaptés à la saison, ça change tout.
Comment gérer les cadeaux et les dons
Parce que vous allez recevoir des vêtements, c'est inévitable. La famille, les amis, tout le monde veut offrir des petites tenues mignonnes. Le problème, c'est qu'on se retrouve souvent avec dix bodies taille naissance et rien en 6 mois.
Ma technique maintenant : faire une liste précise de ce dont on a besoin, avec les tailles étalées dans le temps. Comme ça, les gens qui veulent offrir quelque chose savent exactement ce qui serait utile. Et j'ose dire non aux cadeaux qui ne correspondent pas à mes besoins. Poliment, mais fermement. Parce qu'accumuler des vêtements inutiles, ça n'a aucun sens.
Pour les dons reçus de la famille ou des amis, même principe. J'accepte ce qui me convient vraiment et je redirige le reste vers d'autres familles. Ça évite d'encombrer les placards avec des choses qu'on ne va jamais utiliser.
Ce que j’ai appris après trois enfants
Qu'un bébé n'a pas besoin d'une garde-robe immense. Une dizaine de pièces qui tournent bien, c'est largement suffisant. Mieux vaut avoir peu mais de qualité, facile à laver et à entretenir.
Que le confort du bébé passe avant tout. Les jolies tenues, c'est sympa pour les photos, mais au quotidien, un bébé heureux c'est un bébé qui porte des vêtements dans lesquels il peut bouger librement.
Que chaque enfant est différent. Ce qui fonctionnait pour mon premier ne fonctionnait pas forcément pour les autres. Il faut savoir s'adapter, observer son bébé, et ajuster en fonction de ses besoins spécifiques.
Que l'essentiel, finalement, ce n'est pas d'avoir les plus beaux vêtements bébé du monde. C'est d'avoir des vêtements pratiques, confortables, adaptés à la saison et à la morphologie de son enfant. Le reste, c'est du bonus.
Aujourd'hui, quand je rentre dans une boutique pour acheter des vêtements pour mes enfants, je ne me laisse plus emballer par les petites tenues adorables. Je regarde d'abord la matière, la facilité d'entretien, le côté pratique. Et seulement après, si ça coche toutes ces cases, je regarde si c'est joli. Parce qu'un vêtement qui reste dans le placard parce qu'il est trop compliqué à mettre, aussi beau soit-il, ça ne sert strictement à rien.