Qu’est-ce que le « caspering », la version bienveillante du « ghosting » ?

Toutes les rencontres ne débouchent pas sur des unions à vie. Il faut souvent en expérimenter plusieurs avant d’y parvenir éventuellement. La rupture fait donc partie de la vie sentimentale. Mais elle ne sera relativement bien vécue que si elle est négociée avec tact. C’est tout l’objectif du « caspering », qui s’oppose à la brutalité d’une autre pratique, le « ghosting ».

couple en pleine discussion sur une rupture dans le parc

Le contraire du "ghosting"

Le mot a été forgé d'après l'anglais "ghost", qui signifie "fantôme". Comme un spectre s'évanouit sans crier gare, parfois en traversant les murs, l'adepte du "ghosting" disparaît de la vie de son partenaire du jour au lendemain.

Il ne l'avertit pas de ses intentions ni ne lui donne la moindre explication. Un comportement d'autant plus inquiétant que, d'après la récente enquête menée par un journal en ligne américain, environ 80 % des personnes âgées de 18 à 33 ans auraient été victimes du "ghosting".

Tout différent est le comportement des partisans du "caspering". Là encore, ce mot dérive du nom d'un fantôme, mais, cette fois-ci, il s'agit d'un gentil revenant.

Personnage de dessin animé, Casper, puisqu'il s'agit de lui, est en effet un aimable fantôme, qui ne veut surtout pas effrayer les gens qu'il rencontre.

Les couples qui se séparent de cette façon font donc preuve de délicatesse. Au lieu de laisser l'autre en plan, le partenaire décidé à rompre lui fait part de sa décision. Tout est fait pour ménager ses sentiments et négocier la rupture en douceur.

L'importance des échanges

Les victimes du "ghosting" sont confrontées à l'absence de nouvelles et au silence qui succèdent, sans aucune transition, au temps de la relation.

Dans le "caspering", au contraire, l'explication et la communication occupent une place majeure. En effet, le partenaire délaissé a le droit de savoir pourquoi son compagnon, ou sa compagne, le quitte. Du côté des adeptes du "caspering", une telle attitude est considérée comme une marque de respect. Il n'est donc pas question de laisser son partenaire dans l'ignorance.

Chacun choisira le moyen le plus adapté pour informer son partenaire d'une prochaine rupture. On peut notamment lui rendre visite, lui passer un coup de téléphone ou lui envoyer un texto.

Et les messages ne doivent pas être entièrement négatifs. Celui qui s'en va souligne au contraire les qualités de la personne quittée et les bons souvenirs qu'il gardera de leurs relations.

Pour expliquer la rupture, il pourra plutôt insister sur une certaine usure de la relation, ou sur des goûts différents, que sur les défauts de l'autre partenaire. Ainsi, les deux conjoints auront le temps d'échanger et de donner leur sentiment sur la relation qui est en train de s'achever.

Un arrêt progressif des relations

On l'a vu, le "ghosting" se caractérise par un arrêt brutal de toute relation. Il est donc impossible, dans ce cas, de faire le "deuil" de cette liaison, si l'on peut employer ce terme.

Dans le cas du "caspering", au contraire, la relation se défait peu à peu, par étapes. Cette gradation, dans la rupture, ménage les sentiments du partenaire délaissé et lui permet de mieux prendre la mesure de l'événement qu'il est en train de vivre.

Cette méthode permet de jalonner chaque étape de ce détachement progressif d'explications qui, toutes réunies, finissent par donner un véritable sens à une séparation qui, sans cela, aurait pu passer pour une injustice ou une dureté inutile.

Et il n'est d'ailleurs pas exclu qu'une telle introspection puisse ouvrir de nouvelles perspectives au partenaire décidé à la rupture. Elle peut l'amener à voir son partenaire sous un autre jour et à reconsidérer finalement sa décision.

Ménager son partenaire

Le "caspering" place donc la rupture sentimentale sous le signe de la bienveillance. Un tel comportement permet à chacun des partenaires de mieux comprendre ce qui se passe et, dans une certaine mesure, de mieux l'accepter.

Il se refuse donc à faire de la séparation une expérience traumatisante, qui peut affecter profondément le partenaire délaissé. Au lieu de l'ignorer purement et simplement, comme dans le "ghosting", on reconnaît sa valeur propre, dans le cadre de la relation qui s'achève, mais aussi en tant qu'être humain.

On a vu, en effet, que la rupture peut s'accompagner de commentaires positifs sur celui ou celle qu'on quitte. Un adepte du "caspering" peut même tenir à son partenaire des propos constructifs, qui soulignent ses qualités et, pour cette raison, envisagent pour lui un avenir heureux.

Ainsi, l'expérience même de la rupture peut se révéler bénéfique, même pour la personne qui, a priori, en est la victime.

La bienveillance, ou même l'empathie, la cordialité et la politesse qui caractérisent le "caspering" s'opposent donc en tous points à la grossièreté du "ghosting", à laquelle on peut d'ailleurs ajouter un égoïsme manifeste et une certaine forme de lâcheté.

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