Quelles précautions prendre avant de partir en voyage sous les tropiques ?

Besoin d’évasion, dépaysement, découverte… Vous êtes près de trois millions à vous envoler vers les tropiques. On vous dit comment éviter les risques et revenir en bonne santé. Afrique, Asie, Amérique du Sud… vous en rêvez depuis des mois.

Valise Avec Materiel A Emporter Avant Le Départ

Pour que votre voyage se passe dans les meilleures conditions possibles et sans pépins de santé, mieux vaut le préparer à l'avance pour éviter les mauvaises surprises et prendre certaines précautions.

Il y a différentes façons d'attraper des maladies et de s'en protéger. Les risques ne sont pas les mêmes selon la destination choisie et ce que vous ferez sur place. C'est pourquoi un voyage en zone tropicale demande une préparation particulière.

11 conseils pour préparer votre santé avant un voyage à l'étranger

  1. Si vous partez par l'intermédiaire d'un voyagiste, demandez-lui tous les détails sur le déroulement du voyage : différentes étapes, hébergement, déplacement, conditions climatiques, altitude. Renseignez-vous sur l'existence d'infrastructures médicales locales, les dangers de la flore et de la faune...
  2. Si vous partez en individuel, achetez un guide. C'est très utile pour connaître les particularités du pays visité. Programmez ensuite votre voyage en détail. Muni de ces précisions, consultez votre médecin traitant qui pourra, au besoin, prendre contact ou vous diriger auprès d'un centre spécialisé en conseils aux voyageurs.
  3. Prévoyez une visite chez votre médecin traitant et chez votre dentiste. En avion, les changements de pression entraînent une dilatation de toutes les cavités gazeuses de l'organisme. Une dent cariée, une otite ou une sinusite peuvent ainsi compliquer votre séjour. Autant vous soigner avant de partir !
  4. Si vous portez des lentilles qui nécessitent une désinfection quotidienne rigoureuse, assurez-vous que vous pourrez le faire dans les conditions requises. Dans le doute, emportez des lentilles jetables et prenez des lunettes de secours.
  5. Débutez votre traitement préventif contre le paludisme si vous allez dans une zone à risques en vous conformant aux prescriptions du médecin.
  6. Si vous souffrez d'une maladie chronique : Consultez le spécialiste qui vous suit. Lui seul peut juger si votre état est, ou non, compatible avec le voyage que vous envisagez de faire.
  7. Vous êtes cardiaque : N'oubliez pas votre dernier électrocardiogramme, vos ordonnances et médicaments habituels.
  8. Vous êtes diabétique : Faites rédiger votre carte de diabétique en anglais et gardez-la sur vous avec l'attestation justifiant le transport de vos seringues (si vous êtes sous insulinothérapie) et vos médicaments et matériel.
    Attention :
    Vous devrez adapter vos prises d'insuline en fonction du décalage horaire.
  9. Si vous êtes angoissé à l'idée de prendre l'avion ou le bateau, parlez-en à votre médecin. Il y a des médicaments très efficaces contre le mal des transports (lire aussi page 106). Ne voyagez pas le ventre vide, évitez de boire de l'alcool et de fumer pendant le voyage.
  10. Emportez votre carnet médical (ou une photo sur votre Smartphone) ou un compte rendu de vos antécédents médicaux ainsi que les coordonnées des personnes à prévenir, au cas où...
  11. Vérifiez avec votre assureur que vous êtes couvert pour l'assistance et le rapatriement.

Paludisme très fréquent et pourtant évitable !

Le paludisme (ou malaria) est la maladie parasitaire la plus répandue dans le monde, en particulier dans les pays tropicaux (en Afrique, Asie du sud-est, Amérique latine). Plus de 90 pays sont touchés. En France, on estime de 3 000 à 5 000 le nombre de cas de paludisme importé chaque année. Plus grave, une augmentation brutale a été vérifiée dans plusieurs pays d'Europe en 1997 (près de 90 % en provenance d'Afrique).

C'est donc une maladie grave, parfois mortelle, dont vous devez vous protéger si vous allez dans une région à risque, même pour une courte durée. Dû à un parasite microscopique, le Plasmodium (quatre espèces sont connues, le Plasmodium falciparum étant le plus répandu, le plus redoutable et le seul mortel), le paludisme nous est transmis par les piqûres d'anophèles femelles (espèce bien spécifique de moustiques).

Celles-ci ne piquent qu'en fin de soirée et la nuit, surtout entre 20 heures et 4 heures du matin (le parasite se trouve dans la salive de l'anophèle). Elles pompent votre sang, dont elles ont besoin pour fabriquer leurs œufs. Il leur faut ensuite de la chaleur (les mois d'hivernage en Afrique sont des mois de reproduction active) et de l'eau (pour y pondre leurs œufs), pour pérenniser l'espèce.

Comment bien se protéger efficacement ? Éviter d'être piqué par des moustiques diminue considérablement les risques d'infection. Les précautions indispensables avant de partir : Renseignez-vous (auprès d'un centre spécialisé, voir encadré page suivante) sur les risques d'endémie du pays que vous allez visiter en sachant qu'il y a des zones ou les moustiques sont résistants aux insecticides, que la contamination dépend de la saison, de l'altitude (au-dessus de 1 200 mètres, l'anophèle ne peut pas se développer) de la durée et des conditions de votre séjour.

  • Armez-vous d'une moustiquaire imprégnée de produits insecticides (ils ont un effet répulsif ou mortel sur les moustiques), de crèmes, bombes, diffuseurs et autres tortillons à base de pyrèthre sans oublier les répulsifs à pulvériser sur vos vêtements (actifs plus de deux mois, même après lavage). Les médicaments, en effet, ne protègent pas de la piqûre mais ils vous évitent la crise de paludisme. Autant éviter d'être piqué.
  • Emportez des vêtements légers et couvrants (manches longues, pantalons, chaussettes...).
  • Achetez en quantité suffisante les médicaments antipaludiques prescrits par le médecin et observez scrupuleusement sa prescription (une semaine avant ou le jour du départ selon les produits).

Pendant votre séjour : Poursuivez très régulièrement, pendant toute la durée du séjour, l'antipaludique prescrit. Vous devrez même continuer cette chimioprophylaxie quatre semaines après votre retour. En effet, en cas de piqûre, le parasite reste dans votre organisme pendant quatre semaines.

  • Si vous n'êtes pas dans un hôtel climatisé, évitez de laisser portes et fenêtres ouvertes, même s'il fait très chaud et dormez sous la moustiquaire en la bordant bien sous le matelas.
  • Dès la nuit tombée, couvrez bras et jambes et appliquez un répulsif sur les parties découvertes (le vinaigre d'alcool fonctionne très bien). La meilleure des préventions, c'est éviter d'être piqué. Alors soyez vigilant, vous passerez ainsi de bonnes vacances et reviendrez en bonne santé !

Précautions contre les créatures venimeuses en zone tropicale

Les régions tropicales sont réputées pour leur biodiversité, mais aussi pour la présence de diverses espèces venimeuses. Face à des animaux tels que scorpions, serpents, araignées, guêpes, et certains poissons, il est crucial d'adopter des mesures de prévention pour éviter que les séjours en milieu tropical ne se transforment en mésaventures douloureuses.

  • Optez pour des chaussures montantes et fermées lors des explorations pédestres.
  • Utilisez un bâton pour éloigner les serpents en agitant les herbes hautes lors de vos passages.
  • Agitez systématiquement vos sacs de couchage, draps et vêtements avant de les utiliser.
  • Évitez de soulever des pierres où peuvent se cacher des animaux venimeux.
  • Dans les zones aquatiques, remuez précautionneusement le sable et évitez de mettre les mains dans les récifs coralliens. Respectez également les indications locales de sécurité lors de la baignade.
  • Ayez toujours sur vous une pompe à venin - cela peut être vital en cas de morsure ou de piqûre par des créatures venimeuses.

Se protéger contre le chikungunya

Le virus du chikungunya se propage principalement par le biais des piqûres du moustique tigre. Ce vecteur, lorsqu'il pique une personne déjà infectée, acquiert le virus et peut ensuite le transmettre à une autre personne saine lors d'une nouvelle piqûre. Il est crucial de mettre en œuvre des mesures de prévention efficaces pour limiter la propagation de ce virus et protéger la santé publique :

  • Supprimer les sources d'eaux stagnantes qui peuvent servir de lieux de reproduction aux moustiques.
  • Opter pour le port de vêtements longs qui couvrent la peau, adaptés à la chaleur des régions tropicales.
  • Appliquer régulièrement des répulsifs anti-moustiques sur les zones de peau exposées.
  • En cas de piqûre, utiliser des crèmes spécifiques pour soulager les démangeaisons et les rougeurs causées par les moustiques.
  • La moustiquaire, à installer autour du lit, reste l'outil le plus sûr pour prévenir les piqûres durant le sommeil, particulièrement dans les zones à risque de transmission de maladies vectorielles.

L'utilisation d'une moustiquaire pour adultes est particulièrement recommandée pour tout séjour dans une région tropicale, afin d'éviter les piqûres nocturnes et de réduire le risque de contracter des maladies véhiculées par les moustiques.

Vaccinez-vous pour ne pas tomber malade

Si vous avez négligé vos rappels de vaccinations, c'est le moment de faire les mises à jour de base (diphtérie-tétanos-polio), quel que soit votre âge. Ensuite, tout est fonction de votre destination et de votre programme de vacances.

Vaccin indispensable avant de partir en vacances

Contre la fièvre jaune : À faire en priorité si vous allez, même pour une courte escale, dans une zone intertropicale d'Afrique ou d'Amérique du Sud. C'est actuellement le seul vaccin obligatoire pour entrer dans certains pays (même si souvent l'obligation n'est qu'une mesure purement administrative). Efficace à 100 %, il se fait dans un centre spécialisé, au plus tard 10 jours avant le départ.

À retenir :
La fièvre jaune est une maladie virale très grave pour laquelle il n'existe pas de traitement. Transmise par les piqûres de certains moustiques, elle provoque une atteinte hépatique et rénale, mortelle dans 30 à 50 % des cas.

Quels sont les vaccins conseillés avant de partir ?

Si vous ne pouvez contrôler l'hygiène de votre alimentation.

  • Contre l'hépatite A (1) : Le vaccin s'administre en une seule injection suivie d'un rappel 6 à 12 mois plus tard. Sa durée de protection est ensuite de 10 ans.
  • Contre la fièvre typhoïde (2) : Une seule injection protège pendant 3 ans. (Le vaccin peut être associé à d'autres.)
  • Contre la méningite cérébro-spinale : Si vous séjournez dans les pays du Sahel, du Maghreb ou du Moyen-Orient, dans des conditions de promiscuité avec des enfants et en période d'épidémie.
  • Contre l'encéphalite japonaise : Si vous faites un séjour prolongé en Asie, en zone rurale. Ce vaccin se fait dans certains centres spécialisés.
  • Contre l'hépatite B : Ce vaccin dépend plus de votre mode de vie que de votre lieu de vacances. La maladie se contracte, en effet, aussi bien en zone tempérée qu'en zone tropicale, par contact sexuel ou sanguin.

(1) L'hépatite A est la plus fréquente des hépatites virales. Elle est couramment transmise par l'alimentation dans les pays à faible niveau d'hygiène.

(2) La typhoïde est une maladie digestive grave, très fréquente dans les pays tropicaux. La contamination se fait le plus souvent par les boissons ou l'alimentation.

Bon à savoir :
Quelques vaccinations exigent plusieurs injections successives, séparées par un certain délai. La solution la plus pratique consiste à vous faire établir un calendrier de vaccinations. Toutefois, si vous partez sur un "coup de cœur" et que le temps vous manque, ne renoncez surtout pas à vous faire vacciner : Un protocole de vaccination plus court est toujours possible dans un centre agréé, après avis du médecin.